Montréal, le 26 septembre 2012 – En matière d’habitation, les obstacles à l’inclusion des personnes ayant des limitations fonctionnelles ne sont pas uniquement architecturaux….

Tristesse et consternation…. Tristesse pour ce père et son fils, qui doivent continuer à vivre dans des conditions déplorables. Consternation pour le manque de résultats concrets d’initiatives pourtant louables.

Surprise ? Non. Compte tenu de la lenteur à s’attaquer à un problème encore considéré comme marginal par ceux qui ont la possibilité d’agir.

Au Québec, il manque de logements accessibles ou adaptés, c’est une évidence. Plus de 100 000 personnes ayant des incapacités ont besoin d’aménagements spéciaux pour entrer/sortir ou utiliser les aménagements intérieurs de leur logement, selon l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de l’Institut de la statistique du Québec (2001). Près de la moitié n’ont pas ces aménagements. Et la population vieillit…

Chaque année, la Société d’habitation du Québec (par son Programme d’adaptation de domicile), la Société d’assurance automobile du Québec et la Commission de la santé et sécurité du travail investissent des dizaines de millions de dollars pour adapter quelques milliers de résidences existantes aux besoins d’occupants ayant des limitations fonctionnelles. Il s’agit surtout de propriétaires occupants. Or la majorité des personnes ayant des limitations fonctionnelles sont locataires.

Par son programme de construction de logement social et communautaire (coopératives et organismes à but non lucratif), la SHQ incite et finance la construction de quelques dizaines de nouveaux logements accessibles et adaptables chaque année. Goutte d’eau dans une mer de besoins….

Et ces logements ne sont même pas occupés par les personnes qui en ont le plus besoin. Est-ce bien là une utilisation optimale de nos ressources ?

Dans un contexte de rareté de logements accessibles ou adaptés, la question de la mise en marché est cruciale. Actuellement, les personnes handicapées ont très peu de ressources lorsqu’elles cherchent un logement. Et les propriétaires, qu’ils soient privés, sociaux ou communautaires, ne savent pas où s’adresser pour trouver rapidement preneur lorsqu’un logement se libère… Pourtant, le milieu associatif des personnes ayant des limitations fonctionnelles réclame depuis deux décennies un réel soutien de la Société d’habitation du Québec et de l’Office des personnes handicapées du Québec afin de mettre efficacement en contact l’offre et la demande…

La question de la discrimination ne doit pas, quant à elle, être passée sous silence : peur de l’autre, préjugés et incompréhensions réciproques font en sorte que trop de personnes se voient refuser le logement de leur rêve ou la possibilité de faire adapter leur condo.

Quand à la question architecturale, elle demeurera entière, tant et aussi longtemps que la réalisation de logements accessibles et adaptables se fera sur une base volontaire. Il est essentiel que la Régie du Bâtiment du Québec aille de l’avant, le plus rapidement possible, avec des exigences sur l’adaptabilité des logements dans le Code de construction du Québec. Il est plus que temps d’arrêter de construire de façon traditionnelle pour adapter par la suite, à grand frais… C’est une question d’inclusion, d’équité sociale et de développement durable !

Société Logique est un organisme à but non lucratif et une entreprise d’économie sociale ayant pour mission de promouvoir et d’intervenir dans le développement et la création d’environnements universellement accessibles.

Source : Sophie Lanctôt, directrice générale, Société Logique. 514 522-8284, poste 118